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Parution rapport Evaluation qualité de l'air à Saint-Palais dans le Cher

Lig'Air a réalisé une évaluation de la qualité de l'air sur la commune de Saint-Palais (Cher) en 2017 à la demande de la mairie.

 

Suite à des plaintes d’odeurs exprimées par certains résidents au voisinage du site d’enfouissement situé dans la communes de Saint-Palais et exploité par la société STRAD VEOLIA Propreté, Lig’Air a été sollicité par la Mairie de Saint-Palais pour approcher les causes de cette pollution.

 

Même si le Sulfure d’hydrogène (H2S) était le principal polluant visé par ces plaintes, Lig’Air a proposé la réalisation d’une étude multi-polluants visant aussi bien l’air extérieur (16 polluants) que l’air intérieur (6 polluants).

 

Cette étude a été réalisée sur la base de deux campagnes de mesures de deux mois chacune. La première campagne de mesures s’est déroulée du 27 juillet au 03 octobre 2017 avec une semaine intensive (du 15/09/2017 au 22/09/2017) couplant des mesures en air extérieur et intérieur. La seconde campagne de mesures, en période froide, s’est déroulée du 1er novembre au 31 décembre 2017. La semaine intensive s’est déroulée du 05 au 12 décembre 2017.

 

Les campagnes de mesures se sont déroulées sur deux sites : la Caroline (site A) et le Pic Montaigu (site B). Ces deux sites ont été équipés de deux stations mobiles de Lig’Air. Les mesures en air intérieur ont été réalisées chez deux volontaires occupant les habitations de ces deux sites.

 

En ce qui concerne le sulfure d’hydrogène (H2S): A l’issue de cette première analyse, nous pouvons conclure que durant les quatre mois d’analyses en continu du sulfure d’hydrogène sur le site du Pic Montaigu et de la Caroline, nous n’avons pas observé de concentrations pouvant induire des nuisances olfactives dont se plaignent les riverains. Les concentrations enregistrées en air extérieur sont largement inférieures à la valeur guide de l’OMS.

 

Les concentrations en air intérieur sont aussi faibles et même inférieures à la limite de quantification du laboratoire d’analyses. Toutefois, l’analyse du questionnaire d’accompagnement des mesures rapporte le signalement d’odeurs dès le début de la campagne de mesure aux alentours du site B. Ces odeurs sont caractérisées comme « lourdes » et proches d’odeurs de poubelle. Compte tenu des niveaux observés en H2S, ces odeurs ne peuvent pas être attribuées à ce composé.

 

En ce qui concerne le formaldéhyde : les concentrations mesurées en air intérieur sont inférieures à la valeur-guide de 30 µg/m3 en moyenne annuelle. Les niveaux observés en air extérieur sur les deux sites sont du même ordre de grandeur, témoignant ainsi de l’absence de source externe. Cependant, les concentrations mesurées en air intérieur dans le site A sont 3 à 4 fois supérieures à celles enregistrées sur le site B, en particulier pendant la période chaude. Une amélioration de l’aération et/ou un changement de comportement sont recommandés pour les occupants du site A afin de baisser les concentrations estivales.

 

En ce qui concerne le Benzène et ses homologues (BTEX) : les concentrations à l’extérieur sont restées faibles et conformes à la réglementation indiquant ainsi l’absence de sources importantes dans l’environnement des deux sites étudiés.

 

En air intérieur, des concentrations élevées en benzène en particulier et pour tous les BTEX de manière générale, ont été enregistrées dans l’habitation du site B (Pic Montaigu) lors de la campagne de mesure hivernale.

 

La concentration en benzène enregistrée dans l’habitation du site B (11,2 µg/m3) dépasse la valeur d’action rapide fixée à 10 µg/m3 dans le cadre de la surveillance de l’air intérieur dans les ERP (Etablissement Recevant du Public). Par conséquent, la mairie de Saint-Palais ainsi que les propriétaires de l’habitation ont été informés immédiatement de ces résultats.

 

L’utilisation d’un chauffage d’appoint (radiant sur bouteille de gaz) était pressentie comme étant la cause de ces fortes concentrations. Cette hypothèse a été écartée suite aux résultats de la campagne complémentaire menée dans le logement du site B, non habité et non chauffé, qui montrent que malgré une baisse généralisée d’environ 50% sur les concentrations de ces polluants, les niveaux en benzène restent élevés aux alentours de 6,2 µg/m3. Suggérant ainsi la présence d’une autre source du benzène en particulier, et de ses homologues en général, dans cette habitation. Rappelons ici que le benzène est classé comme étant cancérogène pour l’Homme.

 

Par conséquent, Lig’Air recommande :

 

-         la réalisation d’une recherche de sources du benzène et de ses homologues à l’intérieur de cette habitation (une liste de sources principales est fournie en annexe 2). Cette recherche peut être réalisée avec l’accompagnement d’un Conseiller Médical en Environnement Intérieur CMEI ;

 

-         l’augmentation d’aération du logement par ouvrants mais aussi par la mise en place d’un système de ventilation actif (type VMC) ;

 

-         le contrôle périodique par une mesure, en particulier après toute modification apportée à l’aération.

 

En ce qui concerne les autres polluants : l’ensemble des polluants surveillés lors de cette étude, sont restés inférieurs aux valeurs limites réglementaires. Toutefois, les particules en suspension sur le site de la Caroline (site A) ont enregistré des niveaux ponctuellement élevés ayant entrainé un dépassement du seuil d’alerte sur la journée du 29 août 2017. Néanmoins malgré la présence de cet événement, les niveaux moyens enregistrés sur le site A restent équivalents à ceux observés sur le site B et également à celui de la station permanente à Bourges, montrant ainsi la rareté de tel événement ainsi que l’absence de risque de dépassement de la valeur limite annuelle en PM10.