Quels sont les polluants de l’air les plus néfastes pour la santé ?

Les polluants chimiques qui suscitent les plus fortes préoccupations en termes de santé publique sont les particules, notamment les particules fines (constituées d’une multitude de composants chimiques), l’ozone (O3), le dioxyde d’azote (NO2), les composés organiques volatils[1] (benzène, formaldéhyde, 1,3-butadiène…), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP tels que le benzo[a]pyrène) et les métaux (tels que l’arsenic, le chrome et le cadmium). Du côté des agents biologiques, divers allergènes de l’air extérieur[2], tels que les pollens et moisissures, peuvent également être responsables d’effets sur la santé.

A l’heure actuelle, les particules sont les polluants de l’air pour lesquels les effets sur la santé sont les plus documentés. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l’OMS, a classé les particules de l’air extérieur comme cancérigènes pour l’Homme[3] (Groupe 1). L’impact des particules fines[4] (PM2.5) sur la mortalité et la morbidité cardio-respiratoire est désormais largement documenté[5]. Diverses pathologies chroniques (cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires, etc.) se développent après plusieurs années d’exposition aux particules, même à de faibles niveaux de concentration. D’autres effets sont de plus en plus mis en évidence[6] : effets possibles sur la reproduction, risque de naissance prématurée, atteintes au développement neurologique de l’enfant, démence chez les personnes âgées…
La toxicité des particules provient à la fois de leur composition et de leur taille, qui varient dans l’espace et dans le temps. Plus les particules sont fines, plus elles sont capables de pénétrer profondément dans l’arborescence pulmonaire (Cf. schéma ci-après) et de passer par la circulation sanguine vers d’autres organes. Des mécanismes d’action des particules sur l’organisme tels que le stress oxydant, l’inflammation, et la migration des particules vers d’autres organes peuvent ainsi engendrer des effets délétères sur l’organisme.

 

 

 

Schéma relatif à la pénétration des

particules dans l’organisme (réalisé sur
la base d’un dessin du Dr J. Harkema)
(source : site Internet de l’InVS)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S’agissant des particules, la surveillance de la pollution de l’air (stations de mesure et modélisation) porte actuellement principalement sur les particules de diamètre aérodynamique inférieur à 10 micromètres (PM10) et les particules de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5). De plus en plus d’études scientifiques s’intéressent aux particules de taille plus petite encore telles que les particules ultrafines[7] aussi appelées nanoparticules (de diamètre aérodynamique médian inférieur à 0,1 micromètre).
Il est à noter que les polluants qui font l’objet d’une surveillance de leurs concentrations dans l’air, tels que les particules et le dioxyde d’azote, sont étudiés à la fois pour leur toxicité propre et en tant que traceur de certaines activités polluantes et donc d’émissions de divers autres polluants pouvant être également nocifs pour la santé.

 

 

[1] - Composés pouvant facilement se trouver sous forme gazeuse dans l’atmosphère, d’origine humaine (activités industrielles…) ou naturelle (émissions par les végétaux…). Il existe de nombreux composés organiques volatils tels que le benzène et le formaldéhyde.
[2] - A l’intérieur des bâtiments, d’autres agents biologiques allergènes peuvent également être présents tels que les acariens et les animaux domestiques (allergènes contenus dans les poils et la salive). Cf. http://social-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/qualite-de-l-air-interieur
[3] - Cf. http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2013/pdfs/pr221_F.pdf
[4] - Particules fines : ce terme est généralement utilisé pour désigner les particules de diamètre aérodynamique médian inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5).
[5] - Cf. Etudes : Pope CA, III, Dockery DW (2006). Health effects of fine particulate air pollution: lines that connect. J Air Waste Manag Assoc;56(6):709-42 et Hoek G, Krishnan RM, Beelen R, Peters A, Ostro B, Brunekreef B, et al (2013). Long-term air pollution exposure and cardio- respiratory mortality: a review. Environ Health;12(1):43.
[6] - Cf. Etudes : Guxens M, Garcia-Esteban R, Giorgis-Allemand L, Forns J, Badaloni C, Ballester F, et al (2014). Air pollution during pregnancy and childhood cognitive and psychomotor development: six European birth cohorts. Epidemiology;25(5):636-47 et Ailshire JA, Crimmins EM (2014). Fine Particulate Matter Air Pollution and Cognitive Function Among Older US Adults. Am J Epidemiol;180(4):359-66.
[7] - Particules de taille inférieure à 0,1 micromètre.

 

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

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