Est-ce que les nouvelles technologies sur les véhicules peuvent permettre de réduire la dangerosité des émissions du trafic routier ?

S’il existe à l’heure actuelle de nouvelles technologies permettant de réduire les émissions polluantes des véhicules (filtres à particules…)[1], l’amélioration de la qualité de l’air par le simple renouvellement du parc automobile et les progrès technologiques est freinée par divers facteurs tels qu’un taux limité de renouvellement de ce parc, une perte d’efficacité de ces technologies au cours du temps, une maintenance inadaptée par les propriétaires de véhicules, une efficacité réelle des dispositifs de dépollution moindre que l’efficacité théorique.

De plus, des études suggèrent que l’efficacité de ces nouvelles technologies pourrait être limitée à quelques polluants seulement, par exemple :


• selon l’ANSES[2], certains types de filtres à particules équipant les véhicules diesel sont à l’origine d’une augmentation des émissions de dioxyde d’azote (NO2) ;
• selon l’OMS[3], les nouvelles technologies de réduction des émissions de particules mises en place sur les véhicules diesel de norme Euro 6 (véhicules mis sur le marché européen à partir du 1er septembre 2015) devraient indirectement conduire à une augmentation des émissions d’ammoniac qui, suite aux réactions chimiques se produisant dans l’atmosphère, peut entraîner la formation de particules (principalement de particules fines) et donc une augmentation de leurs concentrations atmosphériques.


Par ailleurs, il est à noter qu’il est mis en évidence, de plus en plus, un écart entre les émissions de certains polluants primaires attendues à l’échappement des véhicules neufs du fait des seuils d’émission imposés au niveau européen (dits « normes Euro ») et les émissions réelles de ces véhicules en conditions d’usage normal[4].

Ainsi, malgré l’existence actuelle de nouvelles technologies sur les véhicules, il est constaté que les concentrations en particules fines (PM2.5) sont stables depuis plusieurs années[5]. Cependant, le trafic routier n’est pas la seule source d’émissions de particules. Des sources telles que le chauffage, l’industrie, l’agriculture, rejettent également des quantités non négligeables de particules et participent aux niveaux de pollution particulaire observés à l’heure actuelle.

 

 

[1] - Cf. Avis « Emissions de particules et de NOx par les véhicules routiers » de l’Agence nationale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) : http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avis_ademe_emissions_particules_vehicules_juin2014.pdf
[2] - Avis et rapport de l’ANSES (2009). Impact des technologies de post-traitement sur les émissions de NO2 de véhicules diesel, et aspects sanitaires associés : cf. Impact des technologies de post-traitement sur les émissions de NO2 de véhicules diesel
[3] - Cf. Projet HRAPIE (Health risks of air pollution in Europe) sur le site Internet de l’OMS : http://www.euro.who.int/en/healthtopics/environment-and-health/air-quality/publications/2013/health-risks-of-air-pollution-in-europe-hrapie-project.-newemerging-risks-to-health-from-air-pollution-results-from-the-survey-of-experts
[4] - Cf. Avis de l’ADEME susmentionné.
[5] - Cf. Bilans nationaux de la qualité de l’air (site Internet du ministère chargé de l’écologie) et les données d’inventaires d’émissions polluantes du CITEPA.

 

 

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

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