Existe-t-il des interactions entre polluants (« effet cocktail ») ?

L’air auquel on est exposé contient un grand nombre de polluants. Les études épidémiologiques et toxicologiques dans le champ de la pollution de l’air utilisent des traceurs de la pollution de l’air, comme les particules ou l’ozone.

Ces polluants sont à la fois étudiés pour leurs effets propres et pour estimer l’effet global du mélange qu’ils représentent. Dans ce sens, les études épidémiologiques prennent en compte des possibles interactions entre polluants dans leurs effets sur la santé.


Des interactions peuvent également se produire entre les polluants chimiques de l’air et d’autres facteurs de risque tels que les pollens ou la température.

 

Dans un document publié en 2013[1], l’OMS présente les données les plus récentes dans ce domaine :
• des études toxicologiques confirment que des effets synergiques (c’est-à-dire plus importants quand les polluants sont présents simultanément que pris séparément) ont été observés, au niveau des tissus biologiques, d’une part, entre les particules ultrafines et des métaux de transition[2], et, d’autre part, entre les particules et les composés organiques volatils.
• Le transport dans l’air des allergènes et des composés toxiques via des particules aurait tendance à accroître leur impact sanitaire potentiel, comparativement à un transport sans particule.
• Selon un nombre limité de publications, des niveaux élevés de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air auraient tendance à renforcer les réponses allergiques.
• Des interactions entre polluants et température élevée ont aussi été notés : il a, par exemple, été observé que l’impact sanitaire associé à une exposition aux particules et à l’ozone était plus important les jours où les températures étaient particulièrement élevées. Ces résultats montrent notamment qu’à une augmentation des concentrations en particules (PM10) et en ozone, était associée une augmentation du nombre total de décès (hors accidents et morts violentes) et une augmentation du nombre de décès pour causes  cardiovasculaires plus importantes en été que pour l’année entière[3]. Ce dernier effet peut être dû à des interactions et à une composition particulière du mélange polluant mais aussi à une exposition plus importante à l’air extérieur en été.

 

[1] - Cf. http://www.euro.who.int/en/health-topics/environment-and-health/air-quality/publications/2013/review-of-evidenceon-health-aspects-of-air-pollution-revihaap-project-final-technical-report

[2] - Famille d’éléments chimiques comprenant notamment le chrome, le cuivre, le mercure, le nickel…
[3] - Cf. Numéro thématique sur l’air du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire du 8 janvier 2013 : http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2013/BEH-n-1-2-2013

 

 

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

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