Existe-t-il des interactions entre pollution de l’air et changement climatique ?

Effectivement, il existe des interactions entre le changement climatique et la qualité de l’air et elles sont complexes.

Les interactions entre le changement climatique et la qualité de l’air sont complexes[1] :


• d’une part, la pollution atmosphérique contribue au changement climatique ; par exemple, certains polluants de l’air tels que l’ozone et les particules issues d’activités de combustion, contribuent à l’effet de serre[2] ;
• d’autre part, le changement climatique a un effet sur les concentrations atmosphériques de certains polluants. Par exemple, les températures élevées favorisent la production d’ozone ainsi que les feux de forêts (et donc les émissions de particules et autres polluants).

Selon un rapport de 2011 du ministère chargé de l’écologie[3], alors que le nombre de feux de forêts en France a tendance à stagner et que les surfaces brûlées sont en diminution, les zones à risques devraient s’étendre dans le futur vers le nord en raison notamment du changement climatique. On peut également s’attendre à observer plus fréquemment des niveaux élevés d’ozone, associés à des températures élevées[4], à l’image de ce qui s’est produit pendant la vague de chaleur de l’été 2003.

Ainsi, la qualité de l’air est directement impactée par les politiques d’atténuation du changement climatique (c’est-à-dire de réduction des émissions de gaz à effet de serre), et vice-versa. Il faut donc favoriser les politiques dites « intégrées », c’est-à-dire gagnantes sur tous les volets et notamment co-bénéfiques pour la santé.

Dans un contexte de changement climatique, il est crucial que les politiques de réduction des émissions de polluants de l’air et de gaz à effet de serre soient coordonnées. Ceci permettra d’être plus efficace dans l’amélioration de la qualité de l’air à court terme, tout en limitant les effets négatifs du changement climatique à plus long terme.

 

[1] - Cf. http://www.invs.sante.fr/publications/2010/impact_sanitaire_changement_climatique/impact_sanitaire_changement_climatique_rapport.pdf
[2] - L’effet de serre est un phénomène naturel important pour la survie de la planète. Il permet d’avoir une température moyenne sur Terre de 15° C contre -18°C si cet effet n’existait pas. Les gaz à effet de serre empêchent les rayonnements infrarouges d’être renvoyés de la Terre vers l’espace ; ils sont naturellement peu abondants dans l’atmosphère mais du fait de l’activité humaine, la concentration de ces gaz s’est sensiblement modifiée depuis le début de l’ère industrielle (la concentration de dioxyde de carbone -CO2- a augmenté de 30% depuis une centaine d’années). Cf. https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/causes-effets-et-enjeux-du-changement-climatique
[3] - Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (2011). Le risque de feux de forêts en France. Etudes et documents n°45. Cf. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Etudes_et_documents/2011/ed-45-v2.pdf
[4] - Cf. Schär C, Vidale et al (2004). The role of increasing temperature variability in European summer heatwaves. Nature. 427(6972):332-6 et Vautard R, Beekmann M, Desplat J, Hodzic A, Morel S (2007). Air quality in Europe during the summer of 2003 as a prototype of air quality in a warmer climate. C R Geoscience. 339(11-12):747-63

 

 

Source : DGS - Questions/Réponses "Air extérieur et santé" - avril 2016

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